samedi 12 février 2011

une proposition de loi pour l’instauration d’un bouclier rural

Le monde rural traverse actuellement une crise sans précédent.
Les médias la réduisent souvent à la crise du monde agricole. Mais le problème va bien au-delà. Il touche à l’abandon de la politique d’aménagement du territoire qui défait peu à peu les services publics, paupérise les territoires les plus défavorisés et relègue des populations entières dans l’oubli.
Au plan national, on le voit dans le secteur sanitaire où la fermeture de 42 établissements hospitaliers et la pénurie croissante de médecins créent de véritables déserts médicaux. A titre d’exemple, chez nos voisins de la Creuse, les patients de Guéret sont priés d’aller suivre leur traitement de radiothérapie à plus d’une heure trente de chez eux !
Il en est de même pour l’école, où les fermetures de classes conjuguées à la purge des effectifs enseignants affectent en priorité les territoires en difficulté comme le Pays Montmorillonnais.
La carte judiciaire a été pareillement retaillée avec la diminution d’un quart des juridictions qui éloigne un peu plus la justice des citoyens. Dans la circonscription, nous avons payé un lourd tribu avec la fermeture des tribunaux de Civray et Montmorillon.
La Poste tout en annonçant le maintien du nombre de ses 17 000 points de contact, se tourne vers les communes pour atteindre cet objectif.
Même la principale fonction régalienne de l’Etat, la sécurité n’est plus égale selon que l’on soit en ville, en banlieue ou à la campagne avec le regroupement forcé de services de gendarmerie, la fermeture de commissariats et la dissolution d’escadrons de CRS pour limiter les coûts.
Où est l’égalité, où est l’unité de la République dans cet abandon de territoires entiers ?
Les collectivités territoriales tentent vaille que vaille de compenser cette défection de l’Etat. Mais l’austérité financière à laquelle le pouvoir les soumet limite leurs champs d’intervention. Seul un nouveau partenariat entre la puissance publique et les collectivités peut redonner vie à un des principes fondateurs de la République, la solidarité entre ses villes et ses campagnes. C’est le sens du bouclier rural que je défends avec mes collègues députés socialistes, radicaux et citoyens en signant la proposition de loi qui se veut le promouvoir.
Son idée centrale est de reconstruire un réseau de services publics de proximité en définissant les obligations que doit remplir l’Etat pour répondre aux besoins fondamentaux de ses citoyens, où qu’ils vivent ! Mais cette protection publique n’est pas suffisante. Le véritable défi est de redonner à ces territoires la maîtrise de leur destin.
Le second volet de notre proposition de loi vise à améliorer les dispositifs de développement économique et industriel sans lesquels la décentralisation sera une coquille vide. L’équipement numérique, les infrastructures de transports, le soutien bancaire aux PME, le maintien du commerce et de l’artisanat sont des instruments incontournables si l’on veut donner aux territoires les mêmes chances de décoller.
Au moment où les Français vont choisir leurs équipes départementales, cette proposition de loi que nous inscrirons dans notre journée d’initiative parlementaire le 24 mars, permettra d’éclairer les enjeux de société auxquels le pays est confronté. L’Etat minimum ou l’égalité réelle ? La compétition entre les territoires ou la décentralisation solidaire ? Ces choix engagent le pays pour les 20 ans à venir.

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