mardi 11 janvier 2011

« CENTER PARCS » : APRES LES GRAND’MESSES

Tout d’abord oui et mille fois oui, nous nous féliciterons toujours d’une implantation touristique ou industrielle créatrice d’emplois, tant en s’implantant qu’au cours de son exploitation, mais que de redondances communicatives et de récupérations opportunistes devrons-nous supporter avant l’arrivée du 1er touriste ?
 Cette surenchère verbale aurait-elle un rôle de camouflage ou d’anesthésiant décourageant de poser ( et de se poser) d’autres questions ? L’année qui s’est terminée avec le passage de Jean-Pierre Raffarin aux Trois Moutiers et la ‘visite d’étude’ en Moselle par la « Municipalité Loudunaise » (limitée au Maire et un adjoint) nous a encore abreuvé d’annonces et de redites en tous genres. Il faudrait être obtus pour ne pas avoir compris qu’il s ‘agit d’un projet à 300 millions, d’un village de 800 cottages pouvant rassembler 4500 habitants. Qui pourrait raisonnablement ne pas souhaiter une telle perspective ? Les auditeurs de Trimoustériens de M. Raffarin se sont entendus répétées les mêmes phrases que celles lues dans la presse. Sans doute l’impact sur l’eau aurait-il mérité d’être mieux développé et nous ne manquerons pas d’y reveniren temps utile. Concernant le financement, faut-il s’étonner que personne ne s’en soit étonné ? Sur 300 millions, 30 viendront d’aides publiques, une SEM (société d’économie mixte) où le département sera majoritaire financera les équipements de loisirs et de service, Pierre et Vacances prenant en charge la réalisation des « Cottages », mais par l’investissement de particuliers alliant rendement « garanti » et niches défiscalisée. Qu’apporte donc réellement ce groupe dans la corbeille à part le concept ?
Ces fameux cottages permettront-ils à la filière bois régionale (très à la pointe dans notre département) de montrer son savoir-faire ou verra-t-on des convois de camions livrer depuis un constructeur moins-disant et peut-être hors frontières ? Peut-on s’attendre localement à la création d’une unité d’assemblage de ces bâtiments ? Nos zones industrielles ne manqueraient pas d’espace pour cela. Hors construction des cottages les travaux attireront forcément des groupes comme Vinci ou Cegetel déjà présents sur d’autres sites de ce type et, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs, restera-t-il plus de 30% au profit des locaux ? Monsieur le Maire de Loudun qui se voit déjà en maître d’œuvre « mettant en fiches » les entreprises candidates (sous quelle autorité , d’ailleurs ?) aura des soucis pour répondre aux attentes. Il faut prendre garde que notre enthousiasme ne confine pas à la naïveté, convaincre l’ensemble des élus concernés que la vigilance va de paire avec la détermination. Nulle allusion n’est faite, par exemple, au projet des Chambaran, l’antinomie du nôtre, et aujourd’hui dans l’impasse, dont nous récupèrerons sans doute quelques investisseurs, ni au vieillissement prématuré d’autres lieux dont certains co-propriétaires semblent revenir.
C’est très clair : nous n’avons pas les moyens de nous passer de cette aubaine et aspirons tous à sa concrétisation dans les meilleures conditions possibles, mais que cela se fasse sans que la Compagnie des Alpes nous donne l’ivresse des sommets et ses lendemains difficiles.

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