mercredi 27 janvier 2010

DES VŒUX LENIFIANTS POUR UN BILAN CONSTERNANT

Il en a été des vœux du maire de Loudun comme de la grippe H1N1. En bon médecin qu’il est, nous avons eu droit aux deux injections. Après s’être adressé aux Loudunais dans leur ensemble, le personnel municipal (au sens large, actifs et retraités) a eu droit à la piqûre de rappel.

Que reste-t-il des envolées prometteuses qui ponctuaient les précédents discours ? Ainsi 2009 demeurera l’année des obsèques de M. Monory, de la crise et des réformes conjuguées des collectivités territoriales et de la taxe professionnelle. Pour la première évocation, pourra-t-on convenir, un jour, qu’il y a une vie après celles de nos pères - même en politique - et que, passée la période de l’émotion, celle de l’analyse peut venir car on entend trop souvent dire, jusqu’en séance de Conseil Municipal, que l’on doit assumer les carences des décennies passées pour ne pas vouloir accoler et comparer à ce propos les colonnes de l’actif et du passif pour s’engager, comme l’affirmait le candidat E. Bénas « à briser la spirale de l’immobilisme ». Les deux années qui viennent de s’écouler n’ont pas montré d’avancées spectaculaires en la matière et c’est 2010 qui devrait nous offrir « dynamisme et innovation » !

S’agissant des réformes attendues des collectivités locales et de la suppression de la taxe professionnelle évoquées également comme événement marquant de l’année passée, M. le Maire se borne à les mentionner en oubliant de préciser qu’il y est favorable (Conseil Municipal du 23/11/2009), attitude étonnante quand on voit la levée de bouclier suscitée par ce projet, l’inquiétude des élus de tous bords s’exprimant au travers de l’Association des Maires ou des Régions de France comme à l’Assemblée des Départements. Ramant à contre courant, M. Bénas est-il réellement convaincu que la future « CET » (Contribution Economique Territoriale) voulue par Sarkozy sera à la hauteur pour financer ses projets patrimoniaux pharaoniques.

Ce sont d’ailleurs eux, ces projets, qui ont le plus mobilisé de temps et d’énergie depuis bientôt deux ans. On a rapidement bradé la Mapad, offert au privé la radiologie sur le loudunais, laissé mourir le FJT ou peu fait le promotion d’un Foyer des Capucins quelque peu déserté. Alors, où sont allés ces 4.4 millions d’investissements en dehors des Eglises ou du centre culturel ? Vers des aménagements de parcelles à construire ou à industrialiser ? Sans doute, mais au-delà, rien de structurant. On déplore les achats que les loudunais vont faire ailleurs en pensant qu’une zone commerciale limiterait cet exode mais cette opportunité est-elle encore réelle et pas trop tardive quand on voit l’existant et ce qui sort de terre à 30 ou 50 kilomètres à la ronde. D’ici le premier coup de pioche en bordure de notre rocade, le commerce de centre ville aura fini de s’évanouir et ce sera bien plus de 66% de ces échanges qu’il conviendra de rapatrier. Les autres thèmes sont aussi au niveau de l’hypothétique, de la potentialité. Pour l’emploi, le salut viendra du Viennopôle (peut-être), du Fonds de revitalisation (pourquoi pas), autant dire de décideurs sur lesquels notre pouvoir de pression est plus que limité sinon complètement inopérant. On aurait aimé un mot se sympathie à l’égard des ceux qui ont vu leur emploi supprimé et leur employeur disparaître cette année. Mais, de même qu’il fait confiance aux pouvoirs publics en matière de finances locales , il a fait confiance, par exemple, à Massey Ferguson pour les 39 salariés d’Agri Loudun avec le résultat qu’on a vu.

Depuis plus de deux ans, la communication a largement supplanté l’action. Si, en 2010, on pouvait inverser les priorités, nulle doute que nous en tirerions tous un meilleur profit.

Philippe Fortin

Conseiller Municipal

Loudun pour un avenir solidaire

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