lundi 3 octobre 2011

Montupet: les salariés grévistes découvrent que les fours ont été déménagés

source : depeche AFP de 14h43

Le 03/10/2011 à 14:43
Les grévistes de la Fonderie du Poitou aluminium (FDPA), en conflit avec leur maison-mère Montupet, ont indiqué lundi avoir découvert que les fours avaient été déménagés ce week-end et ont en représailles bloqué les accès au site, a constaté un correspondant de l'AFP.


A l'issue de la réunion de médiation sous l'égide du préfet de la Vienne qui s'est conclue sans accord vendredi, les salariés avaient annoncé leur intention de bloquer la FDPA dès lundi, à 5H00 du matin.

Arrivés sur place, les représentants syndicaux ont découvert que "les fours ont été déménagés durant le week-end", ont-ils indiqué.

"La direction a fait vider tous les fours de fusion. Ils pensaient qu'on allait les casser", a déclaré au nom de l'intersyndicale Patrice Villeret, représentant CGT.

Les salariés grévistes, qui entament leur quatrième semaine de grève, ont ensuite entrepris de bloquer les accès à la FDPA en érigeant des barrages routiers et ferroviaires avec un stock de culasses automobiles.

L'usine est désormais totalement à l'arrêt, les grévistes ayant par ailleurs interdit l'accès aux salariés non grévistes, des cadres, techniciens ou intérimaires, qui travaillaient encore dans la fonderie.

"Qu'il n'y ait eu aucune avancée a été vécu comme une provocation par les gars", a dit M. Villeret, prévenant que "s'ils nous enlèvent les culasses, on en mettra d'autres à la place".

Les grévistes ont également bloqué l'accès à une seconde fonderie sur le site, la Fonderie du Poitou fonte, qui jusqu'ici n'avait pas été touchée par le conflit. Cette dernière travaille à 50% pour le groupe Renault en fournissant des carters automobiles.

Ils entendent ainsi, selon M. Villeret, "faire pression sur Renault", qui est client à hauteur de 80% de la FDPA, souhaitant que le groupe Renault rachète cette fonderie à Montupet.

Le groupe Montupet, qui a racheté en 2009 l'entreprise basée à Ingrandes-sur-Vienne (Vienne) à un fonds d'investissement allemand, entend mettre en place un plan de compétitivité qui se traduirait par une réduction des salaires, afin de les aligner sur ceux des autres sites en Indre et dans l'Oise. Montupet juge ces mesures indispensables pour assurer l'avenir de l'équipementier automobile.

Les salariés de la fonderie d'Ingrandes exigent le retrait de ce plan de compétitivité qui se traduirait, selon les syndicats, par une baisse des salaires de 25% pour les ouvriers et de 15% pour les cadres.
© 2011 AFP

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